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Les doigts de la solitude

Je suis seule. Peut-être l’une des plus seules au monde. Mais je ne souffre pas. Je suis bien. Je me sens heureuse. Je tente de traverser cette étape, en attendant que disparaissent les traces des doigts de la solitude qui voulaient m’étrangler.

Nous sommes le 7 septembre 2024. Ce soir, à Paris, la réouverture de Notre-Dame a eu lieu. Trump, Zelensky, Macron, tous jouent leur pièce. Moi, j’écoute le vent cogner la vitre. Le papillon en métal claque contre la porte.

Je suis seule, vraiment seule. J’ai l’impression d’oublier le langage humain. J’ai repoussé les hommes. Leur monde ne m’intéresse plus.

J’ai la vie dont je rêvais : mes enfants, un atelier, un chat, un poisson rouge. Tout est en équilibre. Et pourtant, la solitude est parfois lourde. Elle me fait craindre de ne plus savoir parler, articuler.

Alors je poste sur les réseaux. Et ces jours-ci, mes pensées sont à Rojava. Assad a fui. La Turquie soutient les islamistes. Les Kurdes fuient. Les combattants tiennent. Et moi, je suis là, dans ma chambre, à penser à eux.

Je suis seule. Mais quelque chose en moi reste relié. À la douleur du monde. À la mémoire des femmes. À la voix de l’autre moi, silencieuse dans le miroir.

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